Des jeunes pousses bien particulières
Depuis quelques années, la France s'inspire de la Silicon Valley et de plus en plus de startups voient le jour dans des domaines les plus divers. Dans la haute technologie, mais aussi parfois dans des secteurs que l'on imagine moins, comme l'épicerie de proximité ou encore des fermes urbaines, des entrepreneurs essaient d'imprimer leur marque sur la société.
C'est dans ce contexte que le groupe Marc Dorcel ("L'expérience de la luxure") a lancé le DorcelLab. Son objectif est de mettre "l'innovation au service du plaisir". Il propose ainsi aux entrepreneurs de la sextech de bénéficier "du support, des connaissances et du réseau du groupe". On n'arrête pas le progrès !
Depuis le milieu des années 2010 le marché de ce que l'on appelait jadis des "poupées gonflables" et que l'on appelle maintenant plus "poétiquement" des love dolls ou des ai dolls quand elles sont très sophistiquées, s'est beaucoup développé. Il est en particulier, sous l'influence du marché japonais, énormément monté en gamme avec des mannequins extrêmement réalistes qui peuvent coûter jusqu'à 70.000 €.
Pierre Hel s'est emparé de ce sujet et l'a traité de façon extrêmement riche dans son roman Yôko.
Yôko est l'histoire d'un homme qui reçoit en cadeau une poupée gonflable dont la particularité est qu’elle est indégonflable...
Lui qui voulait s'en débarrasser au plus vite devra vivre avec cet objet sexuel qui, lentement, va s'humaniser au point de devenir une compagne indispensable.
L'enlèvement de Yôko conduira le héros de ce roman jusqu'aux portes d'une sorte de maison close où les prostituées sont des poupées gonflables à l'effigie de personnalités politiques, du show-biz et des médias.
Dans ce temple des fantasmes et du virtuel, l'homme réalisera que dans notre monde d'hyper-communication, jamais les relations entre individus n'ont été aussi pauvres ; un constat dont il prendra le contre-pied d'une étrange façon.